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d’avancée ; je puis dire à leur louange qu’ils s’y sont bien comportés.

Je fis sortir la cavalerie le matin sur plusieurs points : il n’y eut que quelques petites tentatives de la part des Brigands, car, lorsqu’ils apprirent que la ville était vide de munitions et de subsistances, ils se reployèrent sur Laval. J’avais employé des citoyens de Rennes pour savoir la marche de l’ennemi ; ils se sont acquittés de leur mission avec un zèle extraordinaire. J’étais si bien servi par ces braves gens-là que l’ennemi ne faisait pas un pas qui ne me fût aussitôt connu. Aussi les récompensai-je très bien.

J’observe qu’à cette époque l’armée de l’Ouest était à Rennes et que Léchelle était malade, et que c’était moi qui commandais les deux armées réunies.

L’ennemi fit plusieurs marches différentes, toujours poursuivi par nos troupes et presque toujours battu. À Dinan, seulement, ils remportèrent quelque avantage à la suite d’une fausse attaque que le général Tribout commanda sans m’avertir. J’avais reçu un ordre du Comité du salut public qui m’ordonnait de faire couper les ponts derrière les Brigands, afin d’empêcher leur retraite. L’ordre fut exécuté de point en point, ce qui les