mais ce ne fut pas sans peine. J’arrivai à Nantes et j’allai trouver Canclaux que je remplaçais dans l’armée des côtes de Brest ; il avait reçu sa destitution et il m’attendait. Je pris tous les renseignements qui m’étaient nécessaires et je partis pour Brest.
Les représentants du peuple Jeanbon-Saint-André et Prieur de la Marne étaient dans cette ville ; je me fis connaître à eux et je leur dis que je venais visiter tous les forts ainsi que tous les postes. Je trouvai les travaux de défense en bon état. Au cours de ma tournée dans le département, je fis construire plusieurs batteries sur des points importants. Bientôt un courrier extraordinaire m’apprenait que l’armée de Mayence avait tellement poussé les Brigands qu’ils avaient été forcés de passer la Loire. Ce fut alors que je me dis : Ils ne veulent donc plus me quitter…
Je n’avais dans la circonstance aucune troupe disponible. Je ne pouvais point dégarnir les côtes qui étaient essentielles à garder ; alors je fis rassembler tous les citoyens dans les communes où je passais et les engageais à venir se concentrer à Rennes ; plusieurs communes fournirent ainsi leur contingent de braves à la défense de la patrie. En deux jours, je trouvai dans ces petites