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putes et les schismes qui existaient entre les deux armées et je dis que, pour éviter toute contestation, je m’étais résolu à abandonner mon suffrage au conseil de guerre. J’expliquai pourquoi : On a parcouru les rangs de l’armée de Mayence qui est acquise au général Canclaux ; avec toute la bonne volonté que vous me connaissez, il me sera impossible de gagner la confiance de cette armée ; en conséquence, je ne pourrai pas faire le bien de mon pays, car lorsqu’un général n’a pas la confiance du soldat, avec les meilleures intentions il lui est impossible d’arriver à rien. Les représentants ne me donnèrent aucun conseil et, à l’ouverture de la séance, j’abandonnai mon suffrage. J’avais compté sur leurs sentiments : ce fut une faute, car il fut décidé que l’armée marcherait par Nantes. Il m’a fallu faire ce sacrifice.

On fit entrer au Conseil les commissaires ordonnateurs, afin de prendre les mesures nécessaires à assurer la subsistance. D’abord Philippeaux assura qu’on ne manquerait de rien, que tout était prévu et préparé. Il y avait à Nantes, disait-il, de tout en abondance, vivres et munitions, et, pour appuyer ses paroles, il fit paraître au Conseil un riche négociant de Nantes, un millionnaire, qui s’était chargé de la fourniture des ar-