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J’observe que, le matin précédant le Conseil, une revue de ce qui était arrivé de l’armée de Mayence avait été passée par les représentants du peuple. Le général Canclaux y avait pris part avec Dubayet et Merlin de Thionville. Le bruit avait couru dans les rangs que ce serait le général Canclaux qui commanderait en chef, de manière que l’on criait  : Vive le général Canclaux  ! dans plusieurs bataillons.

Averti de ce petit stratagème, je n’en dis rien à personne et je me laissai le loisir d’en référer en temps et lieu. J’avais soumis au Conseil un projet d’attaque en masse  : Canclaux en soumit un autre et, après bien des discussions, on fit un résumé des deux projets à être adopté.

On revint sur la question de savoir de quel côté se porterait l’armée de Mayence pour attaquer. Cette question étant mise aux voix, sur vingt-deux votants, onze furent pour la marche directe de Saumur à Cholet, l’autre moitié pencha pour Nantes.

Les généraux, à l’exception de Canclaux, étaient

    peaux osa affirmer qu’il répondait sur sa tête que la guerre ne durerait pas un mois si son plan était adopté…

    À quoi tiennent les destinées des empires !

    Ne pourrait-on pas, si la chose était moins sérieuse, parodier ainsi ce que Beaumarchais fait dire à Figaro ? Il fallait des militaires pour juger la question, elle le fut par des avocats. (Choudieu : Notes sur la Vendée.)