acclamations de la Convention et les applaudissements des tribunes.
Le lendemain je partais pour l’armée.
Hébert ne veut point que Robespierre réponde à une interpellation insidieuse. Il déclare que Bourdon sera toujours pour lui un calomniateur, tant qu’il n’aura pas prouvé ce qu’il vient d’avancer contre le général Rossignol. Au surplus, il le taxe de lâcheté pour avoir quitté la tribune et laissé là sa justification, pour des murmures.
Bourdon répond vivement à Hébert. Une scène assez orageuse s’élève et se prolonge quelque temps.
Bourdon parle encore, ajoute quelques faits, offre d’apporter des preuves écrites, et dit au sujet des brûlements qu’on l’accuse de n’avoir pas exécutés : Que voulait-on de nous et n’avons-nous pas assez fait pour éviter ce reproche ? Nous avons brûlé sept châteaux, trois villages, douze moulins, peut-être serait-on fâché qu’on n’ait pas brûlé la maison d’un patriote qui servait dans l’armée.
On l’interrompt ; il se jette sur les qualités de Rossignol ; on l’interrompt encore ; il quitte la tribune.
Robespierre : Bourdon et Goupilleau doivent être solidaires l’un pour l’autre, puisque tous deux ont signé les dénonciations contre le général Rossignol et surtout l’arrêté de sa suspension.
Je m’étonne que des hommes qui ont dénoncé un général sur des faits si vagues, des inculpations si légères, aient pu oublier les faits si essentiels dont parle maintenant Bourdon, et que, tout graves qu’ils sont, on entend pour la première fois ; j’ignore au surplus d’où viendront les pièces dont on parle, si c’est des dénonciateurs eux-mêmes, de quelques municipalités aristocratiques ou même des émigrés.
Cette conduite tortueuse, après avoir provoqué quelques sarcasmes de Robespierre, le ramène à des observations plus sérieuses et non moins amères.
À tant d’astuce, il met en opposition la franchise de Rossignol, son républicanisme ardent et son amour sincère pour l’exécution des lois. (On applaudit.)
Hébert : La dénonciation contre Rossignol contient sa justification telle que lui-même n’aurait pu la mieux faire. La faiblesse des raisons de Bourdon, leur bêtise même, lâchons le mot, ont dû