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Brigands avec courage… La Convention vous invite aux honneurs de la séance. » J’entendis les

    qui ne voulaient pas voir, à la tête des armées de la République, de vrais républicains qui eussent fait promptement finir cette guerre.

    Robespierre fait l’historique des hommes qu’on leur substitue, et qui, d’après cela, doivent être regardés comme les hommes les plus capables de servir les projets des aristocrates.

    À l’article de Beysser, il avertit que c’est Jullien de Toulouse qui le fit renvoyer à son poste, et Jullien vient d’être nommé de nouveau au Comité de sûreté générale.

    Un membre de ce même Comité disait que Tuncq avait bien fait de quitter l’armée qu’il commandait, puisqu’il était malade : dans ce moment Tuncq était dans l’antichambre du Comité.

    Goupilleau avait d’abord réclamé du Comité un rapport qui lui fût favorable ; mais il refusait toujours d’y déposer les pièces, tantôt parce qu’elles n’étaient pas copiées, tantôt parce qu’il se désistait de sa dénonciation contre Rossignol.

    Bourdon : Pour moi, je ne me désiste pas.

    Robespierre : Je demande que Bourdon soit entendu.

    Bourdon déclare qu’il va découvrir la vérité tout entière. Il commence par établir que cette armée de la Vendée (l’armée des rebelles) dont on a fait tant de bruit, n’était autre chose qu’un ramas de cochons, de gens qui n’avaient pas la figure humaine, et de gens de loi ; les victoires prétendues de Rossignol ne sont donc pas si fameuses qu’on se l’imagine.

    Il cite un fait plus grave. On devait marcher sur trois points à la fois ; on enveloppait tous les rebelles et l’on finissait la guerre dans le moment. Rossignol, au lieu de donner l’ordre à sa division de marcher sur Fontenay, donna des ordres contraires, et il fit manquer l’opération.

    Ce fait est démenti par beaucoup de membres.

    Bourdon dit qu’il en a les preuves par écrit, et qu’il les apportera ; il les avait, dit-il, communiquées au Comité de salut public ; il interpelle Robespierre, s’il est l’ami de la vérité, de la déclarer en ce moment.

    Un grand bruit éclate.

    Bourdon quitte la tribune.

    Robespierre se lève pour répondre.