Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La réponse du président me fut un beau certificat. Il me dit que la Convention nationale savait apprécier le mérite des vrais défenseurs de

    Fontenay), et rapporte le congé donné à Goupilleau (de Montaigu). On applaudit.)

    Le Président : Le général Rossignol demande à offrir ses hommages à la Convention.

    Il entre à la barre au milieu des plus vifs applaudissements.

    Rossignol : Législateurs, vous venez de rendre justice au patriotisme persécuté ; mon corps, mon âme, tout est à ma patrie. J’ai juré d’exterminer les Brigands et de détruire leurs asiles : je le ferai. Les créatures de Biron, de Westermann ne tiendront pas auprès de moi ; elles ne peuvent souffrir mon caractère, mais je ne capitulerai jamais avec les ennemis du peuple : c’est lui, c’est moi-même puisque j’en fais partie, que je dois sauver, et je me voue tout entier à sa défense. Je ne sais point parler élégamment, je répète ce que mon cœur me dicte

    Le Président : Rossignol, on connaît ton courage ; on t’a vu au feu de la Bastille ; depuis ce temps tu as marché ferme dans le sentier étroit du patriotisme. La Convention s’est empressée de te rendre justice, elle t’invite aux honneurs de la séance.

    Sergent : Tous les patriotes peuvent répondre de Rossignol ; mais je sais qu’en 89 et 90 on a tout tenté pour le corrompre ; il a dédaigné l’or et les places du despotisme ; il a même bravé les poignards de Lafayette.

    Bazire : On persécute en ce moment plus que jamais les élans du patriotisme. Depuis l’acceptation de la Constitution, les efforts des malveillants ont redoublé ; le feuillantisme a relevé la tête, il s’est établi une lutte entre les patriotes énergiques et les modérés. À la fin de l’Assemblée constituante, les Feuillants s’étaient emparés des mots loi, ordre public, paix, sûreté, pour enchaîner le zèle des amis de la liberté ; les mêmes manœuvres sont employées aujourd’hui. Vous devez enfin briser entre les mains de vos ennemis l’arme qu’ils emploient contre vous. Je demande que vous déclariez formellement que la France est en révolution jusqu’au moment où son indépendance sera reconnue…

    La proposition est adoptée.