Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/255

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

je ne sais pas en faire… mais je jure de faire tous mes efforts pour en finir avec la horde des Brigands. Oui, je suis patriote et si je savais qu’un

    l’exécution ? Citoyens, il est aisé de voir que Bourbotte voulait détruire les rebelles et Goupilleau, ménager ses propriétés. Je demande que les propositions qui vous ont été faites par Bourbotte, au nom de ses collègues, soient adoptées.

    Je sais que leurs adversaires ont ici des amis ; mais que l’amitié se taise ! N’écoutons que la voix de la Patrie : plus de lenteurs dans les mesures, les rebelles en concevraient une nouvelle audace, et il est décrété dans le cœur de tout bon Français qu’ils doivent disparaître de notre territoire ?

    Qu’a-t-on à reprocher à Rossignol ? Rien. Rendons au patriotisme et au courage ce qui leur est dû : décrétons la levée de la suspension.

    Tallien : Ce que vous venez d’entendre par l’organe de Bourbotte est la confirmation de ce que je vous ai dit, au moment où vous entendîtes la lettre de Bourdon et de Goupilleau. Il n’y a pas de doute que la destitution prononcée contre le général Rossignol ne soit absolument sans motifs. On n’a pas rapporté contre lui un seul fait relatif à ses fonctions de général, je ne veux pas inculper mes collègues : je leur crois de bonnes intentions ; mais il n’est pas moins vrai qu’en frappant un patriote ils ont compromis les intérêts de la République, et prolongé l’existence des rebelles. Je demande que, sur-le-champ, vous renvoyiez à l’armée un général qu’elle aime et qui doit exécuter les grandes mesures que la Convention a prises ; qu’à l’avenir aucun représentant du peuple ne puisse être envoyé dans le département où il aura des propriétés. Quant à nos collègues, je laisse à la sagesse de la Convention l’examen de leur conduite.

    Quelques membres demandent le renvoi au Comité :

    Delacroix : Eh ! pourquoi un renvoi ? Que pourra vous dire de plus un Comité qui n’a pas été présent aux faits ? Son rapport ne peut être fondé que sur l’arrêté de Bourdon et Goupilleau, et sur la réclamation dont Bourbotte vient de vous faire part au nom de ses collègues. Les faits sont donc tous à votre connaissance. Deux députés ont suspendu un général, cinq vous demandent de le rétablir dans ses fonctions, parce qu’il y est indispensable ; pouvez-vous balancer ?