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Alors je parus à la barre de la Convention : Vous venez de rendre justice à un vrai patriote… je ne vous dirai pas de belles phrases parce que

    qu’un homme ne pourrait être envoyé commissaire dans son propre pays ; cependant les deux Goupilleau sont auprès de l’armée qui combat sur le territoire où sont leurs propriétés ; des motifs particuliers ont pu les conduire dans leurs arrêtés. Leur injustice contre le général Rossignol est évidente. Qui de nous n’a pas éprouvé son patriotisme ? Qui ne sait comment il s’est battu ? Son nom n’est connu que par des victoires ou des actions d’éclat.

    Je demande que la destitution prononcée contre lui soit levée ; que Goupilleau et Bourdon (de l’Oise) soient rappelés ici pour rendre compte de leur conduite.

    Gaston : Citoyens, lorsque vous avez, dans un pays quelconque, un grand nombre de commissaires, n’est-ce pas l’avis de la majorité que vous devez croire le meilleur ? Or celui favorable à Rossignol est adopté par ceux qui n’ont aucun reproche à se faire. Qui ne connaît, en effet, la conduite de Bourbotte ? Qui ne connaît le caractère ferme et courageux de Choudieu et de Merlin ? Ce sont de pareils hommes qui sont opposés à Bourdon et Goupilleau, contre lesquels il y a plusieurs choses à dire.

    *** : Citoyens, depuis les premiers jours de la malheureuse guerre de la Vendée, nous avons eu un grand nombre de commissaires, et les affaires n’en ont pas été mieux. Choudieu n’a vu qu’Angers ; Goupilleau n’a vu que la Vendée ; une espèce d’animosité a régné entre eux.

    Je demande aujourd’hui le rappel de tous les commissaires qui sont dans ce pays. Ce sont tous des malheureux qui nous ont perdus. (Murmures.)

    La division règne également entre les généraux. Quand l’armée de Niort faisait un mouvement, celle de Saumur refusait de marcher. Cependant Tuncq et Boulard ont toujours battu les ennemis et ce sont eux que l’on calomnie.

    Pourquoi Goupilleau a-t-il eu la faiblesse de se rendre dans un pays où étaient ses propriétés, lorsqu’il savait que la résolution formelle des Français était de porter le fer et le feu dans les repaires des brigands ? Était-il assez ferme pour exécuter une pareille mesure ? Était-il un nouveau Brutus pour en ordonner