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rappelait Bourbon de l’Oise et Goupilleau de Fontenay. Le congé accordé à Goupilleau de Montaigu était rapporté.

    des départements où sont leurs propriétés, leur famille et toutes leurs anciennes habitudes et connaissances.

    Goupilleau a senti qu’il avait beaucoup à perdre dans l’exécution des mesures décrétées à l’égard des rebelles de la Vendée, et il a senti qu’il avait tout à craindre de la part d’un général en chef qui n’avait que le salut public à consulter, et qui avait manifesté ses intentions hautement à cet égard. Goupilleau (de Montaigu) ne pouvant, en qualité de commissaire, se joindre à lui pour songer à la défense de ses propriétés, vous a demandé un congé. Il est venu trouver le général en chef, et lui a demandé si son intention était de marcher révolutionnairement dans la Vendée, et sur l’assurance que Rossignol lui donna que telles étaient ses dispositions, il s’est rendu avec rapidité auprès de son cousin, pour lui en rendre compte ; et il est tellement vrai que la destitution de Rossignol n’est que le résultat de ce qu’il avait affirmé à Goupilleau, que Rossignol eut cet entretien avec lui le 22, qu’il était destitué le 23, et que le 24 l’arrêté lui fut notifié.

    Sans doute, il doit paraître étrange à la Convention nationale que lorsqu’il existe sept représentants du peuple près une armée, deux, éloignés de plus de 80 lieues du général en chef, se permettent de le destituer, sans consulter leurs collègues, sans examiner avec eux les motifs qui doivent commander cette destitution, et sans que l’idée de leur minorité, puisqu’ils ne sont que deux contre cinq, ait pu un instant les arrêter.

    Nous avons pensé que c’était à la Convention nationale à faire justice de l’arrêté de Goupilleau et de Bourdon. Et cette justice je vous la demande, au nom de mes collègues, qui m’ont envoyé près de vous.

    Je vous propose le projet de décret suivant :

    « La Convention nationale décrète que l’arrêté pris le 23 de ce mois par les représentants Goupilleau et Bourdon, qui suspendait le général en chef de l’armée des côtes de La Rochelle, Rossignol, est révoqué. »

    Drouet : Lorsque le Comité de salut public vous présenta l’organisation du commissariat national on décréta, à l’unanimité,