Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/248

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ber aux mains des Brigands. À la halte, arrive le citoyen Bourbotte qui me conte toute la scène de la Châtaigneraie entre lui et ses collègues — voyez à ce sujet son rapport à la Convention nationale. — Goupilleau et Bourdon avaient dépêché un adjudant-général à nos trousses pour nous faire arrêter : il ne nous rejoignit que passé Fontenay.

Les autorités, sur ses instances, envoyèrent à l’auberge de relai un ordre à l’effet de ne point laisser sortir notre voiture. Le porteur du billet n’en savait pas davantage, et ce fut à moi-même qu’il s’adressa. Je vis à la lecture que l’on voulait nous faire arrêter ; et sans sourciller je répondis à l’estafette : Allez dire aux autorités que cela suffit. Bourbotte aussitôt prévenu, nous partîmes, en gens avisés, sans les attendre… et je crois que nous avons bien fait.

Quand nous passâmes à Saint-Maixent, l’ordre y était parvenu de faire rétrograder les chevaux de luxe appartenant à Biron qui avaient été réquisitionnés par nous, après une estimation légale. Bourbotte prit sur lui de les faire aller jusqu’à Tours, où étaient ses collègues. Il prit son arrêté sur le grand chemin[1] et le remit entre les mains

  1. Voici le texte de cet arrêté :

    « Nous, représentant du peuple, député par la Convention nationale près l’armée des côtes de la Rochelle,