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hussard d’ordonnance qui m’annonçait… ce n’est point sa faute : il n’a fait qu’exécuter mes ordres.

    Il s’est toujours montré en héros. Eh, que m’importent à moi, quelques pillages particuliers  !… (Il s’élève de violents murmures. On demande que Tallien soit rappelé à l’ordre.)

    J’explique ce que je viens de dire  ; je parlais du pillage de quelques maisons d’aristocrates. À l’affaire de Chemillé, où la 35e division s’était battue pendant huit heures, on égorgeait dans les rues les patriotes et les vainqueurs de la Bastille.

    Il y eut alors deux ou trois maisons pillées. Mais ce sont là les effets de la guerre. Du reste, toutes les fois que nous avons trouvé des pillards nous les avons fait punir de mort.

    Rossignol a-t-il mérité la suspension prononcée contre lui  ? Je n’en vois pas de causes dans la lettre. Rossignol a été mis dans les prisons, après avoir été arrêté par les représentants du peuple. Je n’inculpe point la conduite de mes collègues, mais Rossignol a la confiance de l’armée. Interrogez Choudieu et Richard, ils vous le diront. Je demande que le Comité de Salut public fasse demain son rapport sur cet arrêté.

    Lecointe-Puyraveau  : Les commissaires près l’armée des côtes de La Rochelle ne vous présentent qu’une décision provisoire  ; elle porte sur des faits qui vont à la connaissance de l’accusateur public et du tribunal criminel près l’armée des côtes de La Rochelle. On a avancé un fait faux en disant que ce sont les représentants du peuple qui ont fait arrêter Rossignol. Il a été mis dans les prisons par ordre du général, pour avoir dit à Saint-Maixent, à Niort, qu’il ne pouvait concevoir que des soldats républicains obéissent à un général  ; qu’il ne le souffrirait pas, parce qu’il n’avait point de confiance en lui. Il allait être poursuivi et puni des peines les plus rigoureuses lorsqu’il a été tiré des prisons. Il n’a pas la confiance de l’armée, je puis le certifier. Je ne doute point que ce soit à l’intrigue de Ronsin et de Rossignol qu’on a dû la destitution instantanée de Tuncq. Vous devez confirmer l’arrêté de vos commissaires. Qu’on ne dise point que vous vous mettrez en contradiction, si Rossignol vient ensuite à prouver son innocence. Non, citoyens, qu’il vienne, qu’il se justifie, et alors vous vous empresserez de le rétablir dans ses fonc-