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    qu’il poursuivait les rebelles sur la rive droite. On aurait pu les attribuer aussi à l’envie que lui portaient quelques officiers-généraux, à la désobéissance et au mépris de ses ordres qui en étaient la suite. »

    « Général Turreau. »
    (Mémoire pour servir à l’histoire de la guerre de Vendée.)

    Extrait d’une lettre de Rossignol à Bouchotte, ministre de la guerre, lue à la Convention nationale, dans la séance du vendredi 9 août :

    « Saumur, 5 août 1793, l’an IIe.

    « Les généraux Ronsin et Salomon chargèrent, à la tête de la cavalerie, jusqu’aux portes de Doué, où l’on fit halte de peur de surprise. À peine la cavalerie fut-elle répandue autour des murs de Doué, que le feu des rebelles commença avec vigueur. Le général Ronsin fit alors avancer au pas de charge mille hommes d’infanterie, composant l’avant-garde, et les dispersa lui-même en tirailleurs, à droite et à gauche pour soutenir les 35e et 36e divisions de gendarmerie qui donnèrent l’exemple du courage ; les 4e, 5e et 15e bataillons de la formation d’Orléans les suivirent et marchèrent avec eux sur tous les points. En moins d’une demi-heure, l’ennemi fut débusqué de tous ses postes, Doué fut pris et l’armée de rebelles en déroute jusqu’à Concourson. Officiers, soldats, tous ont donné avec la même ardeur.

    « La ville de Doué tout fouillée jusque dans les caves, malgré les coups de fusil tirés de toutes parts et particulièrement du clocher.

    « Plus de six cents rebelles ont été tués, cinquante furent faits prisonniers, parmi lesquels se trouvaient des chefs et des prêtres.

    « Nous avons perdu six hommes, dont trois du 8e régiment de hussards. Nous ne trouvâmes dans Doué que des femmes qui firent à nos troupes l’accueil le plus hospitalier.