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à Tours mes deux camarades, en leur recommandant de faire tous leurs efforts pour rassembler notre division  ; je pris mon domestique avec moi et m’assurai de bons chevaux de selle, et nous galopâmes à franc étrier jusqu’à Saumur[1].

J’appris au faubourg que l’ennemi n’était pas encore dans la ville, mais qu’il allait y entrer. En ville, le premier citoyen que j’accostai fut le maire

  1. RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
    Au nom du peuple français,

    À tous officiers civils et militaires chargés de maintenir l’ordre public dans les différents départements de la République et de faire respecter le nom français chez l’étranger  : laissés passer librement, le citoyen Jean Rossignol, né à Paris, district d… département de Paris, âgé de 33 ans, taille de 5 pieds, 4 p°, cheveux et sourcils châtains, nez moyen, yeux verdâtres, bouche moyenne, menton fourchu, visage plein, cicatrice sur la joue. Partant en poste pour se rendre à Saumur, lieutenant-colonel de la 35e division de gendarmerie nationale, sans lui donner ni souffrir qu’il lui soit donné aucun empêchement. Le présent passe-port valable pour quatre jours seulement.

    Donné à Paris, le 17 juillet 1793, l’an IIe de la République une et indivisible.

    Et a signé avec nous,

    Rossignol,
    Le Ministre de la guerre  :
    J. Bouchotte.

    Ce passe-port, que Rossignol se délivrait à lui-même, le 17 juillet, porte sa signature au seul titre de colonel commandant la division bien qu’il eût été promu le 4 juillet au grade d’adjudant-général (le Comité de salut public confirmant ainsi le brevet qu’il avait reçu dès le 25 juin de la Commission centrale de Tours), le 12 juillet, général de brigade, le 15 juillet, général de division.