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ne pouvait pas continuer ; il fallut attendre d’autres pièces à ma charge qui venaient de chez le juge de paix, et l’interrogatoire fut remis au lendemain. J’étais porteur de toutes les lettres de Biron et de l’accusateur public, ainsi que des doubles de celles que je leur avais écrites.

En prison, le général Salomon m’envoyait de sa table à dîner, et j’avais un grenadier de la Convention qui venait me voir et qui se chargeait de mes commissions.

J’écrivis au ministre Bouchotte et je lui exposai les manœuvres arbitraires auxquelles on se livrait pour me perdre ; cette lettre parvint à temps[1] ; mais ce qui me retira de cette affaire,

  1. convention nationale : Extrait de la séance du 7 juillet 1793.

    *** : Je reçois à l’instant une lettre de Bardoux, adjoint aux commissaires nationaux nommés pour les départements troublés par les rebelles, qui annonce que le citoyen Rossignol, colonel de la 35e division de la gendarmerie nationale, connu par son talent et son patriotisme, a été incarcéré à Niort par ordre de Biron et mis au secret ; je demande qu’il soit rendu justice à ce citoyen, et que cette arrestation arbitraire soit à l’instant levée.

    Saint-André : J’ajoute que les représentants du peuple qui sont dans ce département rendent le meilleur témoignage du citoyen Rossignol, et le représentent comme également actif, intelligent et patriote. Je demande que vous décrétiez l’élargissement provisoire de ce citoyen.

    Danton : J’appuie cette proposition et je demande qu’on examine enfin la conduite de Biron.

    Thirion : Et qu’il soit tenu de rendre compte des motifs de cette arrestation arbitraire. Ce nouveau délit justifie assez les