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qui ordonna de me mettre dans la tour, mais le concierge ne voulut pas me recevoir. Reconduit chez Nouvion, qui était dans son sommeil : « Mettez-le à la prison de la ville… » Je voulais lui parler, il ne voulut pas m’entendre. Me voilà en prison sans savoir pourquoi.

Après deux fois vingt-quatre heures, j’écrivis une lettre au général Biron. Il me fit réponse que ce n’était pas par son ordre que j’avais été arrêté, que les autorités civiles instruisaient un procès contre moi, et que cela ne le regardait en rien. De suite j’écrivis à l’accusateur public qui répondit ne pas me connaître et m’assura qu’aucune plainte contre moi ne lui était parvenue. Alors, seconde lettre à Biron, et cette fois pas de réponse.

Au bout de quatre jours, je fus interrogé sur un repas que plusieurs bataillons avaient donné au général Salomon et auquel j’avais été invité ; mais dans l’interrogatoire que l’on me fit subir, on s’était trompé de nom pour le pays, de manière que je pus répondre justement que je n’avais jamais été dans cet endroit. On me fit encore beaucoup de questions et à toutes je répondais que cela ne me concernait pas… et que d’abord je n’avais jamais été dans le cantonnement dont on me parlait. La procédure ainsi engagée