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La dispute s’échauffait : je leur dis des paroles dures et de nous laisser tranquilles. Après quelques instants, ils sortirent à quatre et furent porter plainte à l’officier qui commandait la place.

Vers les quatre heures après-midi, on vint nous chercher de la part de cet officier. Il avait quelque chose à nous communiquer, disait-on, car les Brigands étaient en marche sur nous. Je le crus naïvement : je pris mon sabre et je fus chez le commandant. J’y trouvai plus de trente officiers et aussi les quatre hommes de l’auberge qui dirent en me voyant : « Voilà le coquin qui a tenu les propos que nous vous avons rapportés, commandant. » Je ripostai : Je n’ai rien dit concernant votre corps. — Mais vous avez traité le général de voleur d’argenterie. — Oui, leur répondis-je, mais c’est à lui à m’attaquer et non à vous ; portez-lui vos plaintes et devant lui je soutiendrai tous les propos que j’ai avancés. Les voilà trois ou quatre biribis que je reconnus, qui voulurent tomber sur moi. Je mis la main sur la garde de mon sabre et dis au commandant que je n’étais pas venu chez lui pour être assassiné et qu’il répondrait de moi. Il empêcha que l’on se portât sur moi à aucune voie de fait, et il me dit : « Le général est parti à Niort ; comme supérieur, je vous ordonne les