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Je le quittai pour faire loger ceux de mes gendarmes qui encore attendaient, deux heures après que nous étions arrivés. Je fus moi-même à la municipalité et m’inquiétai de leurs billets de logement. Plusieurs de mes amis étaient à Saint-Maixent qui me prièrent à dîner avec eux : j’y fus avec quatre officiers du corps.

Nous entrâmes dans cette auberge ; plusieurs personnes y buvaient à des tables ; l’un de nous demanda quelle était la garnison qui résidait et l’on nous répondit que c’était la légion de Westermann, dite du Nord, avec quelques bataillons de volontaires.

Plusieurs personnes vantèrent les exploits de Westermann. Je leur dis que je le connaissais pour très brave, mais qu’il n’était pas trop honnête homme. Ce propos les choqua ; de part et d’autre des sottises furent dites ; je fis remarquer que ceux qui soutenaient Westermann avaient bien raison, s’ils ne le connaissaient que comme militaire, mais que plusieurs d’entre nous le connaissaient comme individu et avaient même fait avec lui la journée du 10 août. Une chose certaine, c’est que Westermann avait essuyé un procès criminel sous l’inculpation d’avoir volé des couverts d’argent et qu’il ne s’était pas disculpé.