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giés dans l’église sous de la paille : on y trouvait des fusils, des piques, sur quoi ils étaient couchés. On ne fit pas plus de vingt prisonniers. — Je vis une femme qui avait un pistolet à la main, qu’elle tira sur un républicain : elle fut tuée. On trouva dans ses poches des paquets de cartouches. J’ai vu un jeune brigand en faction à la porte d’un château que le général Chalbos envoya fouiller par la compagnie des grenadiers et plusieurs soldats de notre gendarmerie ; ce jeune gars, âgé tout au plus de 17 ans, nous cria dessus : « Qui vive ? » — Sur la réponse « Républicain », il tira son coup de fusil… et rechargeait son arme, comme on le saisit. On l’amena au général, qui ne voulut pas qu’il fût tué.

Dans le château que je fouillais, tous les appartements furent visités : les draps des lits étaient encore chauds. Il y en avait sept, tous lits de maître. Trois femmes étaient levées et en négligé : le représentant du peuple observa qu’il fallait respecter les propriétés et les personnes.

Je m’en revins avec ma troupe et j’allai chercher de quoi la rafraîchir.

Les Brigands étaient bien approvisionnés : on trouva des chambres pleines de pain, des celliers garnis de vins de toutes qualités, des porcs en