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embrasser La Rochejacquelein., général des Brigands, sous les murs. Le fait m’a été très bien confirmé.

C’était dans cette bataille que nous avions perdu les braves Marseillais du 10 août  : ils furent égorgés à Vrine, au poste même que j’occupais  ; un de mes avant-postes était l’endroit où les Brigands les dépouillèrent et les ont enterrés. J’observe que Quétineau était de Montreuil et avait des propriétés à côté de Thouars. On m’a assuré qu’il avait trouvé des protecteurs dans les membres de la Convention nationale, tels que le représentant Carra, etc.

    commandait la division du Poitou. Le 5 mai ils firent leur jonction avec Bonchamps, qui commandait la division d’Anjou, et leurs armées réunies attaquèrent Thouars. Quétineau, qui s’y était retiré après sa défaite des Herbiers, commit la faute de faire sortir sa petite armée pour présenter le combat à une armée six fois plus forte que la sienne, tandis qu’il pouvait se défendre avec plus d’avantage en restant dans la place. Il fut battu. M. Alphonse de Beauchamp, dans son Histoire de la guerre de la Vendée, fait de Thouars une position militaire importante ; je suis d’un avis contraire ; cependant on peut se défendre, derrière ses vieilles murailles. Les Vendéens firent grand bruit de cette victoire ; elle eut beaucoup d’influence sur le moral des deux armées ; elle inspira de la confiance aux uns et du découragement aux autres.

    Quétineau fut accusé de trahison et traduit au tribunal révolutionnaire. Ce qui me fait croire qu’il fut plus coupable d’impéritie que de trahison, c’est que, pouvant rester au milieu des Vendéens, il se présenta de son propre mouvement et demanda des juges. N’ayant point assisté à ce combat, je n’en puis parler avec connaissance de cause. (Choudieu : Notes inédites sur la Vendée.)