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leur mouvement. Ils entrèrent dans Thouars au nombre de deux mille au moins. Un de leurs avant-postes était venu dans la plaine à la découverte ; aussitôt je dis : Allons, mes amis, il faut charger ces gueux-là ; — ce que nous fîmes. Nous leur tuâmes trente hommes, et nous avons emmené huit chevaux. Il était temps que nous abandonnions le reste, car pour trop avoir, nous aurions tout perdu : plus de huit cents cavaliers sortaient de la ville au grand galop ; mais nous avions sur eux l’avance d’une bonne portée de canon. Je fis retraite. — Le capitaine de gendarmerie que j’avais laissé à Montreuil pour commander en mon absence avait envoyé au-devant de nous, et à deux lieues, deux cents hommes d’infanterie. Ils nous rejoignirent à l’entrée du bois. Je fus content de cet ordre et la cavalerie ennemie s’en aperçut, car elle n’avait pas gagné de terrain sur moi et du moment que je vis la manœuvre, je donnai ordre de suivre tout droit : il n’y eut que quatre des leurs qui vinrent se faire tuer par l’infanterie ; tout le reste retourna sur ses pas. Je restai une bonne heure dans cette position, après quoi j’ordonnai la retraite.

Je perdis dans cette journée un hussard très brave qui fut tué d’un coup de carabine qu’il re-