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leur étaient survenus, ils auraient battu l’ennemi. J’avais avec moi quelques bouteilles de vin et chaque brave camarade qui passait, je le faisais rafraîchir — et ce fut cette nuit-là que j’écrivis aux Jacobins pour dénoncer Berruyer.

Nous nous reployâmes sur les Ponts-de-Cé, vers les quatre heures du matin. Nous y restâmes pendant plus de huit jours. De là nous reçûmes l’ordre de partir pour Saumur où nous restâmes pendant quinze jours. On m’envoya ensuite un ordre pour prendre position sur Montreuil : ce que j’exécutai[1].

Les Brigands ne sont jamais venus m’attaquer dans cette position, mais, pendant les trois semaines que j’y restai avec quelque cavalerie qui ne se montait qu’à soixante hommes, ils étaient à Thouars, distancés de quatre lieues de moi. Une autre colonne de Brigands attaqua les Buttes d’Érigné qui font face aux Ponts-de-Cé.

Du temps que j’étais à Montreuil, j’allais tous les deux jours les visiter avec ma cavalerie. Les officiers de ma gendarmerie qui étaient montés me servaient d’avant-garde et, toutes les fois, nous nous en revenions avec quelques chevaux des Brigands dont les hommes avaient été tués. J’avais

  1. Le 9 mai.