Nous nous déployâmes sur les grandes et petites tailles.
La bravoure qu’avaient montrée les hommes petits et marqués au B. les réconcilia avec les gardes-françaises ; ils vécurent depuis en bonne intelligence et j’en ai eu de toutes parts des louanges[1].
Autre observation : dans le même temps, Leigonnyer, général, attaquait Cholet ; il fut battu à plate couture et ses canons pris par l’ennemi. Pendant la route de notre retraite je dis au général Berruyer que l’on entendait le canon ronfler sur la gauche : Il me semble, général, que nous devrions marcher de ce côté-là, afin de pouvoir porter secours à cette colonne. — Je n’ai pas d’ordre à recevoir de vous. Voilà la réponse qu’il me fit, et je ne dis plus rien. Trois jours après, l’ennemi ayant porté toutes ses forces sur Cholet et Mor-
- ↑ Extrait d’une lettre du général Berruyer au ministre de la guerre : Le 12 avril 1793
…Au premier moment de l’attaque, j’ai eu la douleur de voir des volontaires s’enfuir lâchement. Il est bien dur, pour un vieux militaire, de commander à des lâches… Je dois dire et répéter que je ne peux compter sur les volontaires qui sont ici. La plupart n’ont que de mauvais fusils de chasse, sans baïonnette ; il y en a même très peu qui savent ce que c’est qu’une arme. Si j’avais quatre bataillons comme la 35e division de gendarmerie, je répondrais du succès.