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rabattus sur Saint-Pierre. Nous ne restâmes qu’une heure dans la Jumellière pour faire rafraîchir les troupes et nous arrivâmes, vers les cinq heures du soir, à Saint-Pierre-de-Chemillé.

Nous y trouvâmes la colonne de Berruyer qui se reployait sans ordre. Les deux généraux se consultèrent. Duhoux me demanda si ma gendarmerie voulait donner encore une fois. Je lui répondis qu’elle ne demandait pas mieux. Aussitôt il me dit de faire déployer ma gendarmerie. Je fis avancer mes deux pièces d’artillerie en face des batteries ennemies, et j’ordonnai de leur tirer dessus à toute volée, ce que les canonniers firent avec tant d’adresse qu’ils démontèrent la batterie adverse. Ce fut dans cette action que le général Duhoux reçut un coup de feu à la jambe, dont il ne fut guéri qu’au bout d’un an.

Je pris deux compagnies avec moi et je me portai sur l’aile gauche, pour tourner le village où l’ennemi occupait une position très avantageuse. Ayant tourné l’église de Saint-Pierre, nous débusquâmes sur l’angle du mur d’une manufacture de mouchoirs appartenant à un richard du pays dont j’ai oublié le nom. Je me souviens seulement que son fils faisait la guerre avec nous contre lui, et je puis affirmer qu’il s’est conduit très patriotique-