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la Bastille que dans plusieurs engagements, et notamment dans la journée du 10 août.

L’Assemblée Constituante nous avait décerné[1] un brevet, une couronne murale, un habillement complet et un armement ; plusieurs décrets rendus en notre faveur reconnaissaient en nous les premiers défenseurs de la patrie, vainqueurs de la Bastille, etc… Voyez les décrets.

Nous arrivâmes aux Ponts-de-Cé, près d’Angers. Il n’y avait point de chef. — L’ordre que nous reçûmes du ministre Beurnonville était précis : il fallait dans les vingt-quatre heures être en route ; et nous ne pûmes nous organiser à Paris. — Aux Ponts-de-Cé, le général Berruyer[2], qui avait la direction de la colonne, nous autorisa à nommer un commandant en pied et un autre en second : j’eus les suffrages de mes concitoyens pour le premier grade, et le nommé Noël, capitaine d’une des deux compagnies de gardes-françaises, fut reconnu lieutenant-colonel. — C’était un homme très instruit

  1. Décret du 19 juin 1790.
  2. C’était (Berruyer) un vieux soldat qui avait fait les premières campagnes de Corse et qui avait obtenu, après 48 années de service, deux médaillons portant deux épées en croix, comme officier de fortune ; par conséquent il n’était pas jeune et peu propre à diriger des opérations militaires dans un pays tel que la Vendée. Cependant il était encore vigoureux et nous le vîmes arriver avec plaisir. (Choudieu : Notes inédites sur la Vendée.)