au siège de la Bastille toucheraient leur paye depuis le moment où la Compagnie avait été formée et seraient exemptés du service militaire. Je ne pus obtenir que cela, mais ce fut beaucoup pour ces braves gens.
Je demandai la parole au Conseil pour prouver combien le rapport était astucieux et je commençai à démontrer au Conseil la perfidie de Boquillon et Cousin. Je fus hué et ne pus continuer ; enfin je fus obligé de me retirer. Tous les officiers m’attendaient aux abords de la salle : les uns disaient qu’il fallait me couper en morceaux, d’autres qu’il fallait me pendre.
Le nommé Chapuis, alors sergent-major, s’offrait pour être l’exécuteur à défaut de bourreau. — Ce Chapuis est un de ceux à qui j’ai donné du pain dans la Révolution et, par la suite, dans le temps de mon généralat, je le fis adjudant-général… Il en sera parlé plusieurs fois. — J’avais heureusement avec moi une douzaine d’amis. Je vis l’instant où cela allait faire une boucherie. La réserve monta et le commandant me plaça sous sa protection : je ne fus sauvé de leurs mains que par la force armée qui vint à propos à mon secours. Je ne connaissais pas cet officier commandant, mais c’était un brave homme puisqu’il empêcha le meurtre.