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comptes que je dénonçais et d’en soumettre le rapport au Conseil général pour statuer ce qui appartiendrait. Les commissaires furent nommés ; je ne me souviens du nom que de deux  : l’un s’appelait Boquillon et l’autre Cousin ; le premier était ci-devant avocat et l’autre attaché à l’administration des subsistances de la Commune et professeur de la Sorbonne. Je déposai entre leurs mains mes pièces de conviction contre Hullin. On fit venir tous les « vainqueurs » et on leur demanda quelles réclamations ils avaient à faire valoir.

Plusieurs témoins, qui avaient été payés depuis la dénonciation, ne pouvaient réclamer, mais, comme j’étais présent à l’interrogatoire, je leur demandai à quelle époque ils avaient été soldés : il fallait bien dire la vérité… alors la parole me fut interdite ; on ne voulait pas que je prouve à Hullin qu’il était un coquin. Plusieurs commissaires m’avaient dit, malgré toutes les preuves établissant sans aucun doute abus dans les comptes, qu’ils voyaient bien ce qui en était, mais que je ne gagnerais pas. Hullin fit tant qu’il mit de son côté les deux orateurs, qui étaient Cousin et Boquillon. Ils firent à la Commune leur rapport à son avantage. Cependant il fut statué que tous les blessés