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CHAPITRE XV


À l’école militaire. — La friponnerie de Hullin. Je désirais l’épaulette. — La justice de Lafayette. — Je m’entête. — Propos soldatesques. — Les scènes continuent. — J’abandonne cette clique. — Un guet-apens. — Agent de Favras ! — Ma querelle avec Tournay.


On nous fit partir de la Bastille pour l’École Militaire, afin de nous y organiser en compagnie de cent cinquante hommes. Ce fut dans cette occasion que le nommé Hullin vola d’une belle façon : il touchait la paye de la compagnie au complet et nous n’étions au plus que soixante hommes ; la chose était bien facile à prouver puisqu’il n’y avait que trente lits à la caserne. Je fus un des premiers à m’en apercevoir et à le dire, ce qui m’attira toute la compagnie contre moi.

Les fournitures arrivaient de loin en loin, et à mesure que nous avions des lits, il entrait des hommes, ce qui diminuait chaque jour la paye de Hullin.

Au bout de trois mois, j’avais tout fait pour ce corps  : j’en avais chassé les mauvais sujets et j’ins-