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de part et d’autre, nous eûmes ce que nous demandions. Ce fut aux dépens de la ville que la troupe fut soldée. Plusieurs excursions se firent et, au bout de onze jours seulement, notre détachement reçut ordre de partir. Nous revînmes à Paris, toujours au poste de la Bastille.

Cette rentrée fut remarquable pour moi, et les propos qui se tinrent ce jour-là m’ont causé bien des disgrâces.

En arrivant avec le détachement, c’était l’heure du dîner ; tout le monde était à table, c’est-à-dire cinquante hommes soldés par la Nation à raison de cinquante sols par jour  ; aucune sentinelle n’était placée ; le poste était à l’abandon. Je fus d’une colère terrible : Comment, la Nation vous paye et vous n’avez pas le cœur de faire une heure de faction… c’est indigne ! surtout pour des anciens militaires… Soyez persuadés que si vous dépendiez de moi vous feriez votre service d’une autre manière. Alors je pris mon fusil, et je fus me mettre en faction pour leur donner l’exemple, et j’y restai une heure, après avoir fait huit lieues ce jour-là. On verra par la suite que ces paroles me furent reprochées bien des fois.

Vers ce temps, on introduisit dans le corps des Vainqueurs de la Bastille des hommes de toute