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fait avait mis en fuite tous les gardes-du-corps qui étaient rangés en bataille devant la grille du château. Ils nous abandonnèrent le poste.

Nous fîmes sur la queue un autre feu de file en arrivant en place et nous leur tuâmes deux hommes et trois chevaux qui restèrent sur le carreau. Nous nous emparâmes des pièces de canon et nous y plaçâmes des sentinelles. Je fus chargé de les placer et je remplis cette mission avec plaisir : je donnai les consignes nécessaires selon la circonstance.

J’observe que les Petits-Suisses étaient rentrés dans le château et y étaient sous leurs armes.

J’avais placé vingt sentinelles et un poste de quatre hommes à l’avancée, afin de reconnaître tout ce qui arriverait par la route de Paris, et nous avions résolu de ne pas quitter ce poste avant que l’armée parisienne fût arrivée. Nous avons tenu parole.

J’observe encore que tous les postes avaient été abandonnés, même par la garde nationale de Versailles, et que la troupe de ligne, qui était le régiment de Flandres, se promenait en veste et en bonnet de police.

Une heure après, on fit mettre toutes les armes en bataille faisant face à nous. Nous étions aux