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et le petit Mitron, — car c’était le mot de cette journée-là.

J’observe que le nommé Maillard était déjà parti à la tête de douze mille femmes. Il était en habit noir.

Nous suivîmes notre chemin tout le long du quai, afin de conserver le devant, et nous nous aperçûmes sur le quai de la Ferraille qu’aucun district ne nous suivait. — À la vérité, nous étions tous jaloux de tenir la tête de l’armée. — Nous fîmes halte, au coin du Louvre, et l’on vint nous dire que l’armée était en marche. Aussitôt, par le flanc droit ! et nous marchâmes jusqu’à la place alors Louis-XV. Nous avions beau regarder, aucun bataillon n’avançait. Nous restâmes plus d’une heure dans cette position. Il survint ensuite une foule considérable qui nous dit que l’armée gagnait la rue Saint-Honoré.

Nous allâmes jusqu’au Point du Jour.

Arrivé là, Hullin dit au peuple qui nous avait suivi qu’il ne voulait point marcher en brigand, qu’il ne marcherait à Versailles qu’avec deux ou trois districts.

À ces paroles, les hommes nous traitèrent de lâches et, comme dans ce pays il y a beaucoup d’échalas en terre pour étendre le linge des blan-