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rassemblera ce soir même à la Ville, où l’on nous donnera les ordres nécessaires. » Je n’avais point d’ouvrage ; je lui dis que je m’y trouverais et, en effet, j’y fus vers les sept heures du soir. La discussion était déjà entamée à ce sujet. Là, je vis les nommés Hullin, Maillard, Richard, Dupin, etc., qui parlaient avec chaleur au commissaire de la Commune. L’abbé Fauchet ne voulait point que l’on employât de la force armée, mais Lagrey en voulait.

Malgré que Hullin et Maillard insistassent pour avoir cette expédition à faire, je voyais qu’on ne voulait pas de nous. Je pris la parole : Mais, il semble que l’on force les commissaires à nous employer ! Si les commissaires nommés pour l’expédition se sentent assez de force pour se passer de nous, laissons-les délibérer paisiblement sur cet objet, n’ayons pas l’air de les influencer. Je demande que chacun de nous se retire. — Cependant, après maintes discussions, il fut arrêté que trente hommes armés accompagneraient les commissaires et que l’État-Major délivrerait à chaque individu un laisser-passer pour pouvoir sortir de Paris avec ses armes.

Entre nous autres, le rendez-vous était convenu à sept heures du matin, à l’entrée du faubourg