connu après. (Il s’appelait Morin.) Ce boulanger retournait les bouches à feu avec deux de ses frères, malgré le feu continuel qui venait de toutes parts. Plusieurs Petits-Suisses étaient sur le haut des tours, le havresac au dos ; ils se mirent à genoux et demandèrent grâce ; on en prit deux que l’on jeta du haut des tours en bas.
Le feu roulait toujours. On ne voyait pas au dehors que le peuple était le maître. Une fumée épaisse, occasionnée par une voiture de fumier à laquelle on avait mis le feu, montait jusqu’en haut des tours. Plusieurs grenadiers des gardes-françaises nous rejoignirent ; alors je dis à l’un d’eux : Mettez votre bonnet au bout de votre baïonnette et montez sur cette pièce de canon, je suis sûr que les coups de fusil cesseront. En effet le feu cessa dès cet instant, et des cris de joie se firent entendre de toutes parts.
On avait eu soin de monter en haut des tours des munitions de toute espèce et surtout beaucoup de morceaux de fer à mitraille, des tas de pavés à chaque coin des tours et au moins deux cents livres de chandelles en paquets… Plusieurs invalides avaient été tués sur la position.
Je voulus redescendre : c’était presque impossible car tout le monde entrait. Plusieurs individus