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que nous venions d’examiner tout en général, et qu’il n’y avait aucune arme, que l’on nous avait trompés. On me fit réponse que les armes étaient cachées sur les toits ; je me transportai sur le toit, je fis la visite que l’on exigeait, mais je ne trouvai rien qui fût propre à la défense. Je redescendis et je vis avec douleur que plusieurs individus, et particulièrement trois soldats de Vintimille, déserteurs de leur régiment, qui était alors à Saint-Denis, se battaient dans les escaliers et ramassaient les écus qu’on leur jetait parce qu’ils avaient menacé le magasin. Cet argent semé évita que le magasin fût attaqué. — Je puis dire que moi et le citoyen qui était avec moi avons fait tous nos efforts pour empêcher ces excès… et nous avons réussi.

Le 13 juillet au soir je retournais dans mon quartier, quand l’on me dit qu’on distribuait des armes à la paroisse. J’y fus avec une douzaine de mes concitoyens, tous enfants du même quartier et desquels j’étais bien connu. Nous nous rassemblâmes, entre gens de connaissance, et nous nous trouvâmes plus de soixante dans un instant, tous bien décidés, car la plupart d’entre nous avaient au moins un congé de service dans la ligne. Nous entrâmes dans l’église ; nous y vîmes tous