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dans son tablier beaucoup d’écus de six livres ; il y avait aussi parmi les gros des petits écus de trois livres. Je lui demandai où elle portait cet argent  ; elle me dit que c’était pour jeter à ces gens-là. Je lui dis que nous ne venions pas pour avoir de l’argent mais des armes, que nous savions qu’il y en avait et qu’il nous les fallait. Elle me répondit qu’elle n’en connaissait pas dans la maison. Sur le carré du magasin je rencontrai le domestique, qui avait aussi un sac d’au moins douze cents livres : il me dit que c’était pour le même objet ; alors les garçons de magasin se présentèrent. Je leur fis part de la demande dont j’étais chargé par le peuple. Ils me répondirent, à trois qu’ils étaient, qu’il n’existait aucune arme dans le magasin, ni même dans la maison. Je leur dis que je ne pouvais me contenter de leurs réponses, qu’il me fallait voir par moi-même, ainsi que le citoyen qui était avec moi, que nous avions été nommés exprès pour cela, et que le seul moyen à employer était de nous ouvrir les portes, afin d’éviter que le magasin fût dévasté : ils se décidèrent à les ouvrir et nous fîmes la perquisition partout ; je puis attester qu’elle fut faite exactement, sans qu’il y ait eu un seul objet de cassé.

Je me mis à la fenêtre et je dis à mes concitoyens