Page:Barrucand - La vie véritable du citoyen Jean Rossignol.djvu/108

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE X


Le 12 juillet. — Les violons quittent le bal. — Vive le Tiers-État  ! — Crier sans comprendre. — Le 13 au matin. — Au Palais-Royal. — La cuisinière aux écus. — Dans l’église de ma paroisse. — Ces gros aristocrates. — Les bras retroussés. — «  Vous trompez le peuple  ». — Tous coquins. — À la santé du Tiers-État.


Je reviens au 12 juillet :

C’était un dimanche et j’étais allé, avec quatre de mes amis, en promenade du côté de Belleville, et sur le coup de six heures nous étions entrés chez un marchand de vins à l’enseigne du Fer à Cheval, pour nous y rafraîchir, et vers les huit heures j’avais pris un cachet pour danser une contredanse. On vint répandre le bruit qu’on abattait les barrières et qu’on les brûlait. Tout le monde quittait les divertissements, et chacun se retirait. Les joueurs de violon s’en allaient avec les autres personnes ; mais, comme j’avais payé ma contredanse, je leur dis : J’ai payé les violons et je veux danser. La terreur était chez eux ; ils n’eurent pas le courage de continuer et par consé-