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sept heures du soir et ne rentrèrent plus dans le faubourg, pas même pour monter la garde dans les postes qui leur étaient destinés, et dont ils faisaient le service régulier. Le peuple s’était porté dans tous les corps de garde et en avait brisé les lits de camp, ôté les bancs, poêles, etc., et fermé les portes. La haine des habitants dans ce quartier contre les gardes-françaises était à un tel point qu’aucun de ceux-ci ne pouvait venir dans le faubourg sans y être poursuivi par des coups de bâton et des injures terribles. Plusieurs y furent tués les uns après les autres. Cette animosité dura jusqu’au moment où ils sauvèrent la France à l’affaire de Versailles, lorsqu’ils refusèrent d’obéir à leurs chefs. Ce fut à cette époque que toute querelle personnelle cessa.

J’observe que, dans l’affaire Réveillon, aucun officier n’était à leur tête : il n’y avait pour commander cette troupe que des sergents, et j’ai remarqué qu’avant le coup de feu il est arrivé un homme à cheval, qui venait par les derrières du faubourg et qui a donné des ordres : ce fut trois minutes après qu’il fut parti, par le même chemin qu’il était venu, que le feu commença.