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Mais voici un trait bien remarquable qui est malheureusement arrivé chez Réveillon : les gardes-françaises s’étaient emparés de toute la rue de Montreuil et par conséquent aucun ouvrier n’y était plus ; mais on vint leur dire que l’on se rassemblait pour faire une seconde marche sur la dite maison : les hommes qui s’avançaient étaient armés de bûches, piques, fourches, bâtons. Que firent les deux compagnies de gardes-françaises ? — Elles abandonnèrent le poste, et marchèrent par peloton jusqu’à la hauteur de la Barrière. Alors les hommes armés, voyant ce rétrograde de la troupe, tombèrent dans le piège qui leur était tendu : ils se portèrent en foule dans la maison ; beaucoup jetaient les meubles par les fenêtres, d’autres descendirent dans les caves. Ce fut un quart d’heure après qu’ils furent entrés que les gardes-françaises remarchèrent au pas redoublé et attaquèrent la maison par une décharge du premier peloton ; ensuite le deuxième peloton entra dans la cour, et fit une deuxième décharge ; les hommes du troisième marchèrent par le flanc de droite et de gauche et passèrent dans un grand jardin où ils firent un feu de file terrible sur les personnes qui se sauvaient. Le quatrième et le premier pelotons firent un feu de peloton sur les citoyens qui étaient