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rassemblant les bûches et les briquettes écroulées.

Mariette, vautrée dans les coussins comme une paresseuse chatte, s’étirait, bâillait, se cambrait en poussant de petits miaulements agaçants. Elle se dressa enfin d’un bond souple.

— Bonsoir, mes gentils, je vais me coucher. M’accompagnerez-vous jusqu’aux glaciers de la rue Norvins ?

— Allons !

— Du silence dans l’escalier, recommanda Meyrargues.

— On aura des égards pour la pipelette, mais pas de chatouilles.

Dans la descente, la main à la rampe, à pas prudents, Meyrargues apportait le sérieux de son grand visage blême et la falote lumière de son bougeoir de pantomime, cependant que Mariette s’étouffait en rires menus au bruit des gros souliers de Brandal sur l’escalier ciré.

Ils se trouvèrent de front sur l’avenue noyée de brouillard, où l’on marchait comme sous un fleuve. Les becs de gaz s’éteignaient à