et repoussé sa maîtresse, comme on écarte un cordial inutile. Il s’était terré, tournant sur soi, bête malade qui « fait sa place » pour mourir, et il avait prétexté un travail.
— Laissons passer la crise, avait dit Meyrargues.
— Que t’ai-je fait ? avait gémi Mariette. Tu ne veux plus de moi, je le sens bien ; tu aimes ta musicienne et tu souffres… Mais va donc le lui dire, bêta ! et ne reste pas là si pâle, si effrayant.
— Va-t-en, Mariette, laisse-moi.
— Déjà ?
— Ce soir même.
— Où veux-tu que j’aille ?
— Va chez Marchand… va où tu voudras… Non, va chez Marchand… et dis-lui qu’il t’aime pour l’amour de moi.
— Pour l’amour de toi ?
Elle avait tout compris, cependant elle ajouta dans une moue ironique :
— Penses-tu ?…
Elle s’en était allée, triste et mutine, pas brave au fond, doutant de sa chair impuissante à vaincre les noires images.