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la vie de bohême

Musette, sèchement et se levant.

Oh ! impossible, mon cher ; moi je n’ai d’esprit qu’au champagne… (Elle remonte.)

Marcel.

Musette, tu te calomnies ; nous te connaissons, nous connaissons Mimi, nous savons que vous n’avez jamais plus de dévouement que dans l’adversité.

Rodolphe, à Mimi.

Marcel a raison, n’est-ce pas ? Qu’est-ce que tu as donc ?

Mimi, à part.

Voyons, il le faut.

Rodolphe, bas.

Penses-tu donc à ce que je t’ai dit ?

Mimi, avec effort.

Oui ; et je pense que tu négliges trop des connaissances qui pourraient nous être utiles.

Rodolphe, étonné.

Ah !

Mimi, à part.

Du courage.

Rodolphe.

Je croyais te faire plaisir, je ne voulais pas te laisser seule… Ainsi, j’ai reçu une invitation pour jeudi prochain, et…

Mimi, vivement.

Il faut y aller.

Rodolphe, à part.

Ah ! mon Dieu !… (Haut.) Tu me le conseilles ?

Mimi, froidement.

Oui.

Marcel.

Du reste, tout espoir n’est pas perdu ; Schaunard va revenir. Allons, Musette, il est temps de songer à votre toilette.