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acte i, scène ii.

tions qui m’ont été données par M. Rodolphe. M. votre neveu m’a dit en venant habiter ce logement : Baptiste, tu me plais infiniment ; mais si tu tiens à conserver mon estime, tu ne toucheras jamais à rien chez moi. Si tu avais l’imprudence de remettre mes affaires à leur place, il me serait impossible de les retrouver.

Durandin.

C’est donc pour cela que j’ai aperçu une paire de bottes sur la cheminée et la pendule dans un placard ?

Baptiste.

Je ne me rends pas bien compte du motif qui a fait assigner cette place à la paire de bottes. Mais quant à la pendule, c’est différent et cela s’explique… (À Durandin qui prend des notes.) Vous ne m’écoutez pas, monsieur,

Durandin.

Eh ! si, imbécile.

Baptiste.

Je continue : la première fois que M. Rodolphe a vu la pendule en question, il voulait la jeter par la fenêtre.

Durandin, stupéfait.

Par la… une pendule de quatre cents francs, en cuivre doré avec un bronze représentant Malek-Adel…

Baptiste.

Oui, monsieur, je le sais bien, Malek-Adel par Mme Cottin. Mais la pendule avait un défaut.

Durandin.

Lequel ?

Baptiste.

Elle marquait l’heure.

Durandin.

Eh bien ?

Baptiste.

Mon Dieu ! je sais qu’elle ne faisait que son devoir ;