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la vie de bohême

Baptiste, à part.

Le neveu est sorti, l’oncle peut entrer…

Il va à la porte de gauche et fait un signe en dehors. Durandin paraît.

Baptiste, bas à Durandin.

Monsieur, l’histoire des lettres n’a rien produit.

Durandin, bas.

C’est bien, va-t’en… (Baptiste sort par le fond.)

Mimi, se retournant.

Quelqu’un !

Durandin.

Bonjour, mademoiselle…

Mimi.

Monsieur…

Durandin.

Vous ne me connaissez pas ? je vais me faire connaître… Je serai bref, nous avons peu de temps à causer, car je ne veux pas que l’on sache que je suis venu… Ainsi, vous entendez, pas un mot à mon neveu…

Mimi.

Vous êtes l’oncle de Rodolphe ?

Durandin, s’asseyant sur la causeuse de droite.

Il y a apparence… Pourquoi n’avez-vous pas répondu à mes lettres, mademoiselle ?

Mimi.

Dame ! vous voulez que je quitte Rodolphe… si vous croyez que c’est facile…

Durandin.

Je vous aiderai… Voyons, ne jouons pas la comédie… Combien vous faut-il ?

Mimi.

Mais je ne vous demande rien.

Durandin.

C’est trop cher… (Fouillant dans son portefeuille.) Voulez-vous deux mille francs ?