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la vie de bohême

Colline.

Mon habit ! pourquoi ne mets-tu pas le tien ?…

Marcel.

Il n’a qu’un pan !

Colline.

Oh !… étant bien brossé ! Et puis d’ailleurs, qu’est-ce que je mettrai, moi ?

Marcel.

Je te permets de venir en négligé.

Rodolphe, riant.

Tu ne resteras qu’un moment.

Marcel.

Le temps de voir le coup d’œil.

Colline.

Vous êtes charmans… prêter mon habit noir ! Il faut donc que je vienne en bras de chemise ?

Musette.

Ça ne fait rien, vous passerez pour un domestique.

Rodolphe.

Un fidèle serviteur.

Marcel.

Tandis que moi, tu comprends ? les convenances ?… (Lui ôtant son habit.) Allons, fais voir un peu à ces messieurs comme tu imites bien saint Martin.

Colline, se débattant.

Mais non, mais non ; d’ailleurs, j’en ai besoin. Il faut que j’aille donner une leçon à un prince indien qui est venu à Paris pour apprendre l’arabe…

Il passe près de Musette. Marcel est sorti par la gauche en emportant l’habit.

Musette.

Un prince indien ! A-t-il des diamans ?

Colline.

Plein le corps… il en est grêlé.