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acte iii, scène ii.

Mimi.

Eh bien ! aujourd’hui tu devrais être heureuse, puisque vous donnez une soirée.

Musette.

Ça une soirée ? Il n’y a pas seulement un mylord à la porte. Les invités arrivent à pied et s’en vont sur la tête… (Riant.) Je t’ai dit que j’étais dans mon mauvais jour ; mais c’est fini ; et, quoi qu’il doive arriver, je serai encore Musette… (À part.) Au moins jusqu’à demain matin.

Mimi.

Oui, va, ne pense plus à ça, et aime bien Marcel, puisqu’on ne t’en empêche pas.

Musette.

Eh bien ! est-ce qu’on veut l’empêcher d’aimer Rodolphe ?

Mimi

Non… non… (À part.) D’ailleurs, on aurait beau faire…

Musette va s’asseoir sur la causeuse de gauche.

Scène II.

les mêmes, BAPTISTE, entrant par le fond, une lettre à la main.
Baptiste. Il s’approche de Mimi, bas.

Mademoiselle, une lettre de M. Durandin… Chut…

Il la lui donne en cachette.
Mimi

Encore !… (Elle cache la lettre.)

Baptiste, qui s’est approché de Musette, bas.

Mademoiselle, le piqueur de mylord est en bas… (Mimi lit tout bas.) « Si vous vous décidez… ce soir, à onze heures, à la petite porte, un coupé bai, deux chevaux bleus… » (Se reprenant.) Non, c’est le…