Page:Barrière - Murger - La Vie de bohème, 1849.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
62
la vie de bohême.

Rodolphe.

Calmez-vous, je lève l’ancre.

Marcel.

Et maintenant, soupons…

Aidé de Musette, il met les provisions sur la table qu’il a placée au milieu ; ils s’asseyent de chaque côté de la table, et soupent.
Musette.

Ah ! et Rodolphe ?… (Elle va se lever.)

Marcel, la retenant.

Il ne soupera pas.

Rodolphe.

Adieu, Mimi.

Mimi.

Vous partez ?

Rodolphe.

Je vais vous envoyer Musette et prendre sa place… (À part.) Ça ne reviendra pas au même comme je le disais, mais enfin !… (Haut.) Voyez-vous, Mimi, je pourrais peut-être rester en vous promettant bien, car je tiens ordinairement ma parole ; mais j’ai vingt-deux ans et vous dix-huit. Ô Mimi et… Je m’en vais…

Il remonte. — L’orchestre joue un fragment du final du 2me acte du Barbier.

Mimi.

Nous ne nous reverrons plus que demain…

Rodolphe l’embrasse et sort en emportant sa malle.
Mimi, redescendant après avoir fermé la porte.

Heureusement les nuits sont courtes.

Rodolphe, en dehors, frappant à la porte de Marcel.

Marcel, ouvre-moi !

Marcel.

Hein ?

Rodolphe.

Il le faut !