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la vie de bohême.

Mimi, écoutant.

Je n’entends plus rien… Est-ce qu’il est parti ?… (Rodolphe frappe à la porte de droite. — Avec joie.) Le voilà ! Entrez !

Rodolphe, entrant à droite.

Mademoiselle…

Mimi, lui tendant la main.

C’est moi !

Rodolphe.

Ah ! j’en étais bien sûr !… ma chère Mimi…

Mimi.

Vous ne m’avez donc pas oubliée ?

Rodolphe.

Vous oublier ! oh ! je pensais trop à vous pour ça.

Mimi, joyeux.

Oh ! la bonne Providence, qui a bien voulu nous réunir !…

Rodolphe.

Oui, c’est elle qui a voulu que je dusse deux termes, pour que mon propriétaire louât ma chambre à une autre personne… et que cette autre personne fût vous !

Mimi.

Ah ! ça, est-ce que vous n’êtes pas étonné de me voir ?

Rodolphe.

Oh ! moi, je suis heureux… d’abord, je serai étonné tout-à-l’heure.

Mimi.

Vous ne me faites pas de questions ?

Rodolphe.

À quoi bon ? vous êtes près de moi, le reste m’est égal.

Mimi.

Mais moi, je ne veux pas que vous puissiez avoir de mauvaises idées… et je vais tout vous dire…