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la vie de bohême.

cinq cents couverts, en l’honneur de la naissance du messie humanitaire. »

Schaunard.

On ne tient qu’un sur ton billet ?

Rodolphe.

Oui, mais on en tient deux dans ton cabriolet, partons !… je te rapporterai des noisettes. (Ils remontent.)

Schaunard.

Oh !… (Ils redescendent.) quelle idée ! je garde mon cabriolet — au mois !… (Ils sortent.)

Rododphe, à Baptiste qui est sur le seuil de la chambre de Musette.

Baptiste, s’il vient des anglais pour moi, vous direz que je suis dans les Basses-Pyrénées…

Ils disparaissent.
Baptiste.

Oui, monsieur… (Entrant à gauche.) Basses-Pyrénées, Pau… patrie de Henri IV !


Scène VIII.

À gauche, BAPTISTE, seul.
Il porte un balai, un plumeau, un sceau et une cruche en zinc, et deux paires de draps. Il dépose tous ces objets en entrant.

M. Benoît m’a dit de faire cette chambre, et de mettre des draps au lit… Cette chambre était donc habitée ? je l’ignorais… Tiens, c’est ma foi vrai, et ces fragmens d’uniforme, dispersés ça et là, indiquent suffisamment à quel régiment gracieux appartient la créature qui loge sous ces poutres : c’est une fille d’Ève ! une mangeuse de pommes… (Il furète dans la chambre.) Voyons un peu… comme ce petit bonnet est coquettement placé sur cette bouteille !… comme ces fleurs et ces rubans attestent bien le passage d’une petite main