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férent ! Et même je viens de terminer un petit ouvrage fort intéressant, intitulé le Parfait Fumiste. C’est de la haute littérature en terre cuite… Enfin, ça se vend… Baptiste l’a lu, il en est assez content.

Musette.

Baptiste est ici !

Rodolphe.

Oui, par ma protection…

Musette.

Savez-vous qu’il y a un an que nous ne nous sommes vus !

Rodolphe.

Je le sais !

Musette.

Et votre oncle ?

Rodolphe.

Il y a six mois de plus, et c’est au bout de ces six mois-là, les premiers que je passais à Paris au sein de la Bohême, que vous l’avez abandonné, vous, inconstante Musette, pour aller habiter les hauteurs cythéréennes du quartier Bréda.

Musette, riant.

Vicomtesse, mon cher… (Elle passe à droite.)

Rodolphe.

Ah ! j’étais bien sûr que vous finiriez ainsi… une nuit ou l’autre. Mais alors, comment se fait-il que je vous retrouve dans cette humble mansarde ?

Musette.

Je l’ai louée par prévision, il y a deux mois, et j’y suis venue hier soir pour la première fois, c’est un pied-à-terre.

Rodolphe.

Au cinquième étage ? Enfin, je comprends… Le cœur d’un vicomte sans préjudice du courant.