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la vie de bohême

Rodolphe, courant l’aider à descendre.

Parbleu, voilà une jolie jambe, il faut que je lui offre mon bras.

Musette, descendue.

Monsieur vend des madrigaux ?

Rodolphe.

Oui, madame.

Musette.

Et on vous les paie…

Rodolphe, lui prenant la main.

Comptant.

Marcel, prenant la main de Musette.

Permettez-moi de vous la présenter plus officiellement : Mlle Musette, vingt-deux ans…

Musette.

Moins six semaines…

Marcel.

Une fille charmante, qui n’a que le défaut de laisser trop souvent la clef sur la porte de son cœur… Au reste, je ne m’en plains pas… c’est comme ça que j’y suis entré un jour qu’il pleuvait…

Musette, bas à Marcel, montrant Rodolphe.

Il est gentil !

Marcel, à Rodolphe.

Elle vous trouve gentil ; c’est le commencement, on ne peut pas savoir où ça s’arrêtera !…

Rodolphe offre une chaise à Musette. Schaunard paraît sur l’appui de la balustrade.

Schaunard.

Hé ! Marcel, je ne retrouve plus Musette, je crois qu’elle est tombée dans son verre…

Marcel.

Rassure-toi, ami fidèle, et enjambe… (Schaunard entre.) M. Schaunard, orphelin par vocation, peintre